Pardon,
ce titre est trompeur. On était davantage au salon de l'industrie
agroalimentaire qu'au salon de l'agriculture. Alors qu'on arrête tout de suite
avec ce surnom insupportable : « la plus grande ferme de
France ». Beaucoup de griefs se sont accumulés contre ce salon, même si
nous y avons passé un bon moment. Jugez vous-même du qualificatif d' « agriculture »
au regard de ces quelques observations.
Commençons par le pire !
Le
pire du pire, c'est vraiment le concours du plus beau chien. C'est quand même
pas vraiment ce qu'on attend d'un salon de l'agriculture. Mais puisque c'est
sur ce show que nous sommes tombés dès 10h04, autant en profiter. J'ai donc
pris ma dose de LOL pour la journée. Et ce n'est pas une légende : les
maîtres ressemblent vraiment à leur chien, alors quand ils ont commencé à courir
avec eux pour qu'une bande de « spécialistes canins » juge de la
qualité de leur allure (du chien ou du maître ?), j'ai vécu un rêve
éveillé.
J'ai
ensuite été particulièrement déçu par le hall consacré aux cultures. Je
m'attendais à voir des paysans bio, des maraîchers, des partisans d'un régime
davantage végétarien. Que nenni ! A la place : un stand galettes St
Michel, un stand des brasseurs de France (pas l'association des petits
brasseurs, faut pas croire, mais celles rassemblant notamment Leffe et Kronenbourg), l'industrie sucrière du Nord et de Picardie pour le sucre et le
fameux bioéthanol, des stands de tomates (en mars – bah bien sûr), une pyramide
de légumes dont on nous prévient qu'ils seront distribués au Restos du cœur
(les pauvres, ça doit aimer les légumes flétris après une semaine d'exposition
sous d'énormes spots dans un hall chauffé), et mon stand préféré : McCain,
certainement pour les fameuses frites paysannes (bon, encore, il y aurait eu
une dégustation, je dis pas, mais même pas). Il y a MacDo aussi au salon de
l'agriculture, mais je sais pas si je veux vraiment en parler.
Ensuite,
le hall « Délices du monde » : en fait pas mal de revendeurs de
saucissons espagnols à 10€ les cinq, une dégustation de caviar par la Russie (payante),
et des marchands du temple : des couteaux spider-man, des laisses de
chiens, des chaussettes...
En
fait, la principale déception, c’est la présence de très peu de paysans, à
moins qu’ils ne soient rendus invisible par cette masse ? Et en conséquence,
il n'y a aucune vente de produits de petits producteurs. Il semble que, pour
répondre aux besoins du salon de l'agriculture et surtout au prix des stands,
il est absolument nécessaire d'être un gros producteur ou un industriel. Ainsi
le roquefort est représenté par Lou Perac, les œufs par Les Matines (une
feuille A4 d'espace par poule pour répondre aux normes européennes). Un autre
salon est donc à imaginer, où les coopératives pourraient amener leurs
agriculteurs, où les collectivités locales pourraient accompagner des petits
producteurs locaux afin qu'ils puissent présenter leurs produits plutôt que d’organiser
des jeux pour faire gagner un voyage (enfin, un week-end dans l'Yonne, est-ce
vraiment un voyage ?).
Terminons avec quelques bons points !
Le
salon est surtout très impressionnant pour la présence d'animaux vraiment
superbes. Le concours général de Paris rassemble ce qu'il y a de plus beau en
moutons, lapins, poules et surtout vaches et taureaux (oui j'ai pris des photos
en gros plans de bourses de taureaux, j'assume, vous auriez fait la même
chose). C'est donc dans ce hall 1 qu'il faut passer du temps pour découvrir les
caractéristiques de chaque race en fonction de leur destination (viande, lait,
laine, tondeuse écologique). Cette visite vaut à elle seule de découvrir le
salon de l'agriculture ; on y retrouve les paysans qu'on avait perdus et
qui sont fiers de leurs bêtes à concours. Le concours de dressage de chevaux de
traits est également très impressionnant – ça change des chiens. A ne pas
manquer également, le concours de cochons basques, qui ont la particularité d'avoir
de longues oreilles qui leur recouvrent les yeux. Il la joue donc à l'aveugle
et se prend les barrières… c'est cruel mais très drôle.
Maintenant
que vous avez faim, rendez-vous au palais des régions de France qui ressemble plus
à un salon de la gastronomie, parfait pour se gaver d’huîtres, de nougat, et
surtout pour les stands des régions d'Outre-mer : plats épicés, viandes de
cerfs de Nouvelle-Calédonie (leur spécialité), café de Guadeloupe et (surtout) rhum.
Il est dit que la nocturne du vendredi soir au niveau de l'Outre-mer est
vraiment une beuverie à voir. Pour l'édition 2011, les allées du salon ont été
vidées par la Police.
Temps visite :
François Hollande : 11h 26min 43sec
François : 5h 54min 22sec
Marie : 4h 22min 33sec
Nicolas Sarkozy : 4h 11min 57sec
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