10 mars 2012

L’Homme inquiet, Henning Mankell



Pour inaugurer la catégorie « Littérature », j’ai choisi de parler du dernier livre que j’ai lu (ah ça, c’est original), mais surtout d’un auteur que j’apprécie particulièrement : Henning Mankell !

Quelques mots sur l’auteur : Henning Mankell est un auteur suédois (oh tiens, c’est étonnant !), qui vit une partie de l’année en Suède, l’autre au Mozambique. Très impliqué dans le domaine humanitaire, il faisait notamment partie de l’expédition qui tenta de rejoindre Gaza en 2010, mais qui fut arrêté par les soldats israéliens. Il est aussi, accessoirement, le gendre d’Ingmar Bergman (c’est quand même un peu la classe). Il est particulièrement connu pour ses romans policiers qui mettent en scène Kurt Wallander, un commissaire d’Ystad (ville du sud de la Suède), que l’on retrouve dans 11 ouvrages. Mais il a aussi écrit des romans « non-policiers », des pièces de théâtre, des livres pour enfants, etc.

Ce qui est intéressant avec L’Homme inquiet, pour qui a suivi la série, c’est qu’il s’agit de la dernière enquête de Kurt Wallander, le dernier roman à le mettre en scène. Après ça, bye bye la police, bonjour l’hospice (ah ben c’est sympa ça, comme façon de présenter les choses) ! Les précédentes enquêtes de Wallander sont souvent l’occasion pour l’enquêteur d’interroger sa vie, ce qu’il a fait, son avenir, sa mort (un « thème » qui l’obsède), donc forcément, cette dernière enquête et son départ à la retraite amènent de nombreux questionnements sur les mêmes thèmes, qui ralentissent un peu le récit mais nous permettent de mieux cerner le personnage et ses réactions (et qui font aussi un peu flipper, parce que bon, ça nous rappelle qu’on va tous mourir en fait).

Comme dans plusieurs des romans de Mankell, l’enquête ne se limite pas à la simple sphère d’Ystad, n’impliquant que le meurtrier et sa victime. Elle est la continuité d’une histoire qui a débuté pendant la Guerre froide et qui a encore des répercussions de nos jours. De fait, c’est un ouvrage très documenté, qui part de faits et d’éléments réels, pour aboutir à un récit fictionnel passionnant et très bien pensé, même si, ce que je trouve assez drôle dans de nombreux romans policiers (et notamment dans les Sherlock Holmes), une partie de la résolution est un peu le fait du hasard (Wallander rencontre « par hasard » un personnage qui va lui donner une info capitale, ou il prend « au hasard » dans une bibliothèque un livre quelconque qui va en fait lui donner un indice, etc.). Je serai presque tentée de me lancer dans une thèse (ou dans un article pour le blog, j’hésite encore) rien que pour étudier la part du hasard dans la résolution des enquêtes, dans le roman policier en général.

Pour une amoureuse de la Suède comme moi, les romans de Mankell sont également l’occasion de lire de splendides descriptions des paysages suédois, avec leurs vastes forêts, leurs maisons rouges, leurs plages interminables…

Alors, parfois, le style me semble un peu ampoulé, genre envolée lyrique, métaphores qui font légèrement sourire (n’est pas Baudelaire qui veut !), mais c’est un très bon livre (et un très bon auteur), une histoire très prenante pleine de rebondissements inattendues, et une fin assez surprenante. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les précédentes enquêtes de Wallander pour comprendre les épisodes qui concernent sa vie, l’auteur s’attachant toujours à expliquer en quelques lignes ce que le lecteur doit savoir. Donc n’hésitez pas à commencer « l’aventure Wallander » par cette enquête !

Une petite anecdote pour terminer : Kurt Wallander est devenu une véritable attraction touristique à Ystad, à telle point que le commissariat de la ville voit régulièrement des touristes demandant à voir Kurt Wallander… Ils sont cons, ces touristes…

Les notes Combats de coqs :



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