Il est des personnes dont on se demande pourquoi la
postérité n’en a pas gardé un souvenir plus vif et plus pressant, alors même
qu’elle a choisi de se rappeler C. Jérôme… C’est le cas d’Olympe de Gouges.
Certains d’entre vous la connaissent certainement, mais d’une manière générale,
elle est quand même relativement peu citée de nos jours. Pour ma part, je ne la
connais que depuis quelques années, depuis que la classe du Coq a choisi
« Olympe de Gouges » comme nom de promo (ce qui est arrivé 2 fois,
preuve que le Coq est vraiment un féministe dans l’âme). Depuis lors, j’ai
découvert bien des choses sur Olympe de Gouges et je tiens à vous en faire
profiter, j’aurai l’impression de répandre la bonne parole autour de moi !
Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze (il y a
toujours une Marie derrière une grande dame), est donc une femme de lettres
française du 18e siècle, née en 1748 et morte en 1793. Mariée plus
ou moins contre son gré à un traiteur parisien, elle est plus ou moins contente
quand celui-ci meurt quelques années plus tard. Après cela, elle eut plusieurs
relations amoureuses ou sexuelles, notamment une très longue avec Jacques
Biétrix de Rozières, mais elle refusa toujours de se remarier, considérant le
mariage religieux comme un « tombeau de la confiance et de l’amour ».
Elle se fait connaitre grâce à une pièce de théâtre où elle prône l’abolition
de l’esclavage dans les colonies, acceptée par la Comédie-Française sous le
titre Zamore et Mirza, ou l’heureux
naufrage, mais vite retirée de leur répertoire, parce que bon, une femme
qui défend les Noirs, c’est bien
beau, mais c’est quand même mieux à la Bastille. Pour cette pièce et d’autres
textes abolitionnistes, elle fut citée par l’abbé Grégoire dans la « Liste
des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs ».
Elle fait par la suite publier de nombreuses brochures
politiques, elle rejoint les Girondins et tente de faire comprendre sa grande
conviction, à savoir que les femmes sont capables d’assumer les mêmes tâches
que les hommes, dans tous les domaines. Elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne, dans laquelle on peut lire une des ses phrases les plus
célèbres :
« La femme a le droit de monter sur l’échafaud ;
elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »
Dans ses écrits, elle demande entre autres l’instauration du
divorce, la suppression du mariage religieux au profit d’un contrat civil entre
concubins, la création de maternités et de foyers pour mendiants. Une féministe
visionnaire ! Profondément opposée à Marat, à Robespierre et aux violences
qui ont découlé de la Révolution, elle est emprisonnée, puis, après un procès
sommaire où elle doit se défendre sans avocat, elle est condamnée à mort, bien
qu’elle assure être enceinte, et guillotinée, le 3 novembre 1793.
Depuis, elle a été réhabilitée, ses écrits réédités, des
places, des bâtiments, des promotions portent désormais son nom (le bâtiment
gynéco du CHU de Tours, un théâtre à Montpellier, la médiathèque de Strasbourg,
une salle du ministère de l’Intérieur, etc.). Mais surtout, la sortie de la BD Olympe de Gouges, par Castel et Bocquet,
chez Casterman écritures, devrait lui fournir une célébrité méritée. Très
documentée, très riche, cette BD expose les différents moments de sa vie,
depuis sa conception jusqu’à sa mort, ses engagements, ses convictions, ses
erreurs aussi. C’est drôle, intelligent, très bien dessiné et très bien écrit.
Bref, un bon moyen de se familiariser avec cette féministe avant de se lancer
dans la lecture de ses propres écrits !
François, il avait voté pour la promo "Steve Savidan".
RépondreSupprimeret eden hazard cette année à Lille
RépondreSupprimer