Combats de coqs s'est
remis à table, et pas n'importe où. Vous habitez le Pays basque, ce
restaurant pourrait devenir votre cantine, vous y partez en vacances,
c'est un passage obligé, ou faîtes comme nous, allez à Biarritz
pour une seule raison : deux soirées chez Léonie. Les
vibrations dans votre palais, les émotions procurées par la couleur
des plats valent bien six heures de train depuis Paris.
Ce que vous y mangerez,
je n'en ai absolument aucune idée parce que la carte évolue en
permanence et change tous les deux mois en totalité. Une chose est
sure, vous y mangerez bien, c'est-à-dire des produits de qualité et
du pays basque, venant de petits producteurs en priorité,
subtilement mis en musique, sobrement présentés.
Tout y est préparé
maison, même les anchois. Et on repère la technique irréprochable
des deux chefs en cuisine. En salle, la bonne ambiance est assurée
par deux gosse-beaux qui savent alterner entre conseils en vin,
sérieux au moment d'apporter les plats, et décontraction.
Histoire de vous faire
saliver, voici ce que nous y avons mangé. Attention, ce n'est plus
de la technique là, c'est de la poésie. En amuse-bouche, nous avons
eu droit à des petites rillettes de saumon, citronnées
merveilleusement, ça permet de découvrir le menu en toute sérénité.
En entrée, nous avons
choisi des ravioles de homard (s'il vous plaît) avec une sorte de
soupe émulsionnée dessus qui ne gâche rien, au contraire ; et
une piperade maison à vous faire chavirer, accompagnée de ces
fameux anchois et d'une chantilly curry-estragon (oh my god !).
Et encore là t'as vu que le début.
Prends ces plats dans tes
papilles : du lapin désossé, remonté, remodelé je ne sais
pas comment mais tellement bien cuit et bien accompagné (des
chanterelles, et une purée d'artichauts, ouais une purée
d'artichauts, les mecs en cuisine sont tellement forts qu'ils
arrivent à te faire aimer une purée d'artichauts, pourquoi pas des
nems aux asperges pendant qu'on y est – ah bah justement ils nous
ont préparé des nems aux asperges et même que ça envoyait grave
du pâté, d'ailleurs on a pas goûté leur pâté mais paraît
qu'ils préparent des terrines maison à tomber) que j'ai cru
m'évanouir. La poule, elle, a vu les choses en très grand et choisi
un plat aussi arrogant qu'il était bon : risotto aux truffes et
sot-l'y-laisse confits à la graisse de canard. Je ne peux rien
rajouter, vous avez déjà faim.
En dessert sur nos deux
soirées, on a eu le droit à : des macarons à la vanille
accompagnés d'une compotée à la rhubarbe (Ladurée peut aller se
rhabiller) ; une verrine avec la puissance du chocolat au fond,
la fraîcheur de framboises au milieu, et la légèreté d'une
chantilly pistache au-dessus ;un cheesecake (qui en plus d'être
léger, fin et délicieux, n'a pas besoin de cuisson – la
chef-patissière s'est donnée une contrainte supplémentaire – je
leur proposerais bien de créer l'OUCUPO – l'ouvroir de cuisine
potentielle) accompagné d'abricots subtilement cuisinés ; et
un éclair praliné avec des fraises, c'est bon, très très bon.
Et tout ça, c'est pour
un menu Entrée-Plat-Dessert "Cuisine gourmande" à 35 euros, il y a aussi un menu moins
cher "cuisine canaille" à 24 euros, mais tout aussi délicieux certainement, et une formule du jour plat dessert à 15 euros. Réservez votre table right now.
Si là franchement vous
n'êtes pas convaincus, vous êtes des tocards, mais sachez quand
même que des internationaux de rugby de Toulouse, Bayonne et
Biarritz y ont leurs habitudes.
C'est à dix minutes à
pied de la plage de Biarritz.
Léonie,
7 avenue de la
Rochefoucauld
05 59 41 01 26
restaurant-leonie.com
Bel article, ca donne envie d'y retourner... Et pour le concept de l'Oucupo, j'adhère : belle idée.
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