28 févr. 2012

Les Liaisons dangereuses, Théâtre de l'Atelier, mise en scène de John Malkovitch


Longtemps, il n’y a eu qu’un personnage dans mon cœur : Valmont. Bon, depuis quelques mois, il a dû faire un peu de place à Darcy, le héros d’Orgueil et Préjugés, mais ils s’entendent assez bien je crois…

Je ne sais plus si j’ai lu le livre avant de voir le film de Stephen Frears ou l’inverse, mais pour l’un comme pour l’autre, je me suis dit : « Mais c’est pas possible, ce livre/ce film, il a été fait pour moi ! ». Depuis, plus personne n’a le droit de donner son avis sur l’un et l’autre sans que je me sente visée personnellement. Un jour, un ami m’a avoué n’avoir pas « vraiment » aimé le livre de Laclos (et il n’avait même pas l’air désolé en plus, on croit rêver). J’ai d’abord ri, pensant à une blague, puis mes oreilles ont saigné et j’ai finalement arrêté de le voir (ou je l’ai assommé, je ne sais plus trop…) (mais non, Etienne, t’inquiète pas, c’est pour l’article que je dis ça…).



Alors, quand j’ai vu que John Malkovitch, qui avait tant contribué à mon admiration pour Valmont, mettait en scène Les Liaisons dangereuses et que la pièce passait à Paris… ben, j’ai d’abord essayé de faire abstraction de l’affiche qui, franchement, est à chier (n’ayons pas peur des mots, il y a des colères justes). Elle fait presque peur. Perso, la première fois, j’ai reculé, j’ai fait un signe de croix et je me suis dit : « Mais il a complètement craqué le Johnny. » Puis, une amie m’a dit : « C’est 10€ pour les moins de 26 ans, et Télérama a dit que c’était trop bien ! » Bon, si ça plaît aux profs, j’le tente !

Sentence : François dirait que c’est « à se taper le cul par terre », tout en se tapant effectivement le cul par terre, mais j’ai la peau qui marque, donc je me contenterai de dire que c’était génial ! Ne vous attendez pas à une mise en scène conventionnelle, avec des costumes d’époque, un décor réaliste et un suivi strict du texte. Bien au contraire : Valmont est en jean, Merteuil n’a en guise de robe que les armatures sur les hanches, Emilie est nue, Cécile porte un tutu et un très joli gilet en laine… Seule Madame de Volanges porte une vraie robe d’époque. Ensuite, tous les personnages sont presque en permanence sur scène, même quand ils ne participent pas. Ce qui permet par exemple aux acteurs de montrer, toucher, embrasser (Valmont n’est pas farouche sur ce point-là) les personnages dont ils parlent, ce qui est bien pratique pour ceux qui ont pas encore compris qui est qui. Enfin bref, la mise en scène déchire grave !

Pour ce qui est du jeu des acteurs, le chevalier Danceny et Cécile Volanges sont peu enthousiasmantes (non, ce n’est pas une faute, c’est la règle de proximité), et la présidente de Tourvel casse un peu l’ambiance, mais c’est son rôle qui veut ça. Valmont est… fidèle à Valmont (c’est-à-dire sublime, pour ceux qui ne suivent pas), le valet de Valmont est drôlissime, et la marquise de Merteuil est parfaite !

Donc, pour résumer : foncez !

Actuellement au Théâtre de l'Atelier

PS : dans la salle, il y avait des acteurs de Plus Belle la Vie… Chacun tirera de cette précision ses propres conclusions…

Les notes Combats de coqs : 


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