29 oct. 2012

Mettre un petit bonnet sur la tête d'un innocent

Il y a quelques semaines, j'ai appris avec une grande joie que je devais me remettre au tricot (je m'y étais mis un peu il y a 2 ans, le temps de tricoter des guêtres, mais cette fois, je dois m'y mettre pour de bon, maîtriser diminution, augmentation et tout et tout) : je vais être tata (et le coq tonton, par voie de conséquence, ou l'inverse) ! 

Avant de me lancer dans quelque création que ce soit, je dois m'entraîner. Mais tricoter pour tricoter, sans but précis, tel Patrick Bruel roulant sur son mur tout en se cassant la voix, c'est pas hyper motivant. Et là, hasard du calendrier, miracle de Noël en septembre peut-être, la marque de smoothie Innocent lance son opération "Mets ton bonnet" !



Chaque année, à l'approche de l'hiver, Innocent invite tricoteurs et compagnie à tricoter des tout petits bonnets trop mignons, qui seront ensuite placés sur les bouteilles de smoothies Innocent. Et chaque fois qu'une de ses bouteilles bonnetées (oui, ça va, ce mot n'existe pas, je sais) sera achetée, 20 centimes seront remis à l'association Les petits frères des pauvres. Cette année, l'objectif est de recueillir 250 000 bonnets, ce qui ferait pour l'association un don de 50 000€.

En partenariat avec Phildar, Innocent fait tout pour vous inciter à tricoter des petits bonnets. En octobre, ils distribuaient des "pack tricot" (1 pelote et 1 paire d'aiguilles) dans les monoprix pour l'achat d'une bouteille Innocent (on s'est donc retrouvé avec 3 bouteilles à la maison), et pour les premiers inscrits sur leur page facebook, ils envoyaient également des pack (cette fois avec 2 pelotes) aux personnes voulant participer. Le 17 novembre, ils organisent dans plusieurs villes de France des cafés tricot, avec laine, aiguilles et smoothie à volonté ! Et s'il n'y a pas de café tricot prévu dans votre ville, ils vous proposent de vous aider à l'organiser. Inutile de dire que je milite pour que le coq m'accompagne au café tricot de Paris... En vrai, je nous ai déjà inscrits, mais je n'ai pas reçu de confirmation, donc je ne sais pas vraiment ce qu'il en est.

Quatre tortues d'enfer dans la ville
Si vous savez un peu tricoté et que ça vous branche, vous trouverez toutes les infos sur la page facebook de Innocent ou sur leur site. J'ai pour le moment tricoté deux petits bonnets. J'ai plus ou moins loupé les diminutions du premier (mais c'est pas que ma faute, c'est qu'ils disaient pas la chose sur Innocent et dans mon livre pour les faire), mais une fois le pompon cousu, ça ne se verra plus. Et j'ai plus ou moins loupé les changements de couleur du deuxième (mais c'est pas que ma faute...), mais 'au réussi à faire un truc symétrique finalement, donc ça va. Bientôt, j'arriverai certainement à en faire sans rien louper, héhé !
Des bonnets faits pour ce blog !
Ce qui est amusant, c'est que ma première bouteille d'Innocent, je l'ai achetée parce qu'elle portait un petit bonnet trop chou que je voulais absolument, et qui trône toujours, depuis un an, sur ma table de chevet. Peut-être qu'un de mes petits bonnets incitera quelqu'un à acheter une bouteille d'Innocent à son tour, et la boucle serait bouclée !

26 oct. 2012

Inconnu à cette adresse

Depuis le début de l'année 2012, le théâtre Antoine, dirigé par Laurent Ruquier, propose une expérience théâtrale assez intéressante, à savoir faire jouer la même pièce par six couples d'acteurs différents. Tous les mois, 2 nouveaux acteurs reprennent le flambeau et s'approprient la pièce. En janvier, c'est Gérard Darmon et Dominique Pinon qui avaient ouvert le bal, deux acteurs au potentiel autant comique que dramatique, ça devait envoyer du pâté !

La pièce en question est au départ une nouvelle épistolaire parue en 1938 aux Etats-Unis et écrite par Kathrine Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse. Elle retrace la correspondance de 2 amis entre novembre 1932 et mars 1934, 2 associés d'une galerie d'art : Martin, allemand, retourné vivre en Allemagne avec sa famille, et Max, américain d'origine juive, resté à San Francisco. Les lettres sont d'abord cordiales, très tendres ; les 2 personnages sont amis et associés depuis de nombreuses années. Mais bientôt, la montée du nazisme en Allemagne, l'accession d'Hitler au pouvoir, font naître des tensions :  Max s'inquiète des répressions, des arrestations arbitraires, de la persécution des juifs qui secouent l'Allemagne, alors que Martin les voit comme un mal nécessaire. Le changement de discours de Martin, au fil des lettres, sur la situation de son pays humilié depuis la Première Guerre mondiale et qui se relève difficilement, puis sur sa relation avec cet ami juif, devenu une connaissance gênante dans cette société où tout est surveillé, est vraiment très finement décrit, très bien mis en place : le discours est ainsi d'une incroyable crédibilité. Un très bon texte donc, que je vous conseille de lire.


Nous y sommes allés en octobre, voir le duo Stéphane Guillon-Gaspard Proust. Pour la petite histoire, en me dirigeant vers le théâtre, j'ai attendu au passage piéton que le feu passe au vert juste à côté de Gaspard Proust, qui se rend également au théâtre, visiblement un peu énervé d'être en retard. Comme chaque fois que je croise une personnalité que j'apprécie, je ne sais quoi lui dire, ne trouvant rien de drôle et spirituel, (Vincent Delerm, mon grand regret), et je me suis donc contentée de rougir...

La mise en scène, de Delphine de Malherbe, est relativement simple, et en même temps, la correspondance, qui suppose un éloignement géographique entre les 2 personnages, laisse peut-être peu de possibilités, surtout quand le texte n'est pas du tout modifié comme c'est le cas ici. Chaque acteur lit tour à tour la lettre qu'il est en train d'écrire, il n'y a pas d'interaction directe entre les 2 acteurs, qui jouent chacun dans un décor différent, celui de leurs bureaux respectifs. D'une manière générale, j'ai une préférence pour Gaspard Proust, dont le cynisme et l'humour noir me font beaucoup rire. Mais là, Stéphane Guillon était vraiment meilleur. En fait, je n'ai pas réussi à oublier le Gaspard Proust qui me fait rire derrière le Gaspard Proust comédien, j'attendais sans cesse qu'il lâche une blague (ou un proust). Il avait l'air lui-même un peu gêné, peu à l'aise, et ne se lâche qu'à la fin de la pièce quand son personnage devient plus grinçant et ironique. Au contraire, Stéphane Guillon était vraiment dans son rôle, très convaincant, il donne vie aux lettres qu'il lit avec beaucoup d'aisance.

Ouhouh, très drôle, la blague du proust !

Le mois de novembre mettra en scène Elie Semoun et Jean-Paul Rouve, qui devrait être très bon, comme toujours !

24 oct. 2012

Canaletto et Guardi au musée Jacquemart-André

Il y a parfois du bon à louper son bus. Car, même si on gueule de l'avoir vu partir, ce putain de bus, et d'être obligé de marcher des dizaines et des dizaines de mètres pour aller prendre le métro, le hasard peut se dire que c'est pas juste d'avoir manqué le bus à 2 minutes (2 minutes perdues à un feu rouge, ou derrière une personne trop lente qui prend tout le trottoir) et pour nous réconforter, met sur notre route un petit trésor.

Voilà ce qui nous est arrivé samedi soir, aux alentours de 20h, quand, pestant que le métro Miromesnil était bien trop loin de l'Arc de Triomphe, nous avons été attirés par un lumineux et splendide bâtiment : le musée Jacquemart-André. C'était jour de nocturne, le musée était donc ouvert jusqu'à 21h. Tout vierges que nous étions de ce musée, nous avons fait taire la faim qui faisait entendre ses premiers gargouillis et nous en avons franchi le porche.

Une petite maison parisienne tout ce qu'il a de plus banal
Le musée Jacquemart-André est un ancien hôtel particulier, ayant appartenu à Edouard André, qui le commanda en 1868, puis à sa femme, Nélie Jacquemart. Ensemble, ils ont réuni une impressionnante collection d'art, avec l'ambition de faire de leur demeure un musée. Ce qui fut fait quelques années après leur mort, en 1913, sans qu'aucune modification ne soit apportée à la disposition des lieux.

On y trouve, outre du mobilier d'art, des sculptures et des peintures françaises, italiennes, hollandaises et flamandes, des styles de peinture que j'apprécie beaucoup. Parmi les peintres les plus célèbres, on trouve Botticelli, Donatello, David, Van Dyck, Fragonard, Mantegna, Rembrandt... Les oeuvres et le musée sont vraiment très beaux, même si on ne peut pas dire que le mot d'ordre soit la sobriété ! Attendez-vous à du velours rouge, de la feuille d'or et du miroir de 3 mètres de haut.

Faute de moyens, l'architecte a choisi de supprimer les plafonds du rez-de-chaussée
Jusqu'au 14 janvier 2013, vous pouvez voir l'exposition "Canaletto - Guardi, les 2 maîtres de Venise", une très belle exposition qui rassemble des vues de Venise par ces 2 peintres du 18e siècle. Les tableaux sont vraiment magnifiques et donnent à voir des espaces très connus de Venise, dans la vie de tous les jours ou pendant les périodes de fête. Des visiteurs qui connaissaient très bien Venise visiblement, se la pétaient un peu genre : "Ah oui, ici, il y a la poste maintenant, c'est drôle" - agaçant.

Fait étrange, en ce moment, il y a également une exposition "Canaletto à Venise" au musée Maillol. Hasard de calendrier ? Rivalité entre les conservateurs des deux musées ? Encore une énigme qui restera sans réponse...