16 mai 2012

Le 1er Gouvernement de Jean-Marc Ayrault – partie 1


Jean-Marc Ayrault nommé, il faut bien lui trouver des ministres et c’est là que les difficultés apparaissent. Contrairement à 2007 où les choses étaient assez claires (je me souviens d’avoir été assez bon au jeu des pronostics), beaucoup de doutes subsistent sur les futurs ministres et sur les périmètres ministériels. Alors voici une tentative sur les personnalités et leurs maroquins qui seront annoncés demain matin sur le perron de l’Elysée. J’essaie de m’imposer les mêmes contraintes que celles du titulaires de Matignon : la constitution de grands pôles comme l’a annoncé François Hollande et la parité ; mais tout cela n’est pas bien évident. Verdict cet après midi.

Pôle 1 : ceux dont on est à peu près sûr

Ministre de l’Economie et des Finances : Michel Sapin, de la fameuse promotion Voltaire de Hollande, Royal, de Villepin, Jouyet et Lemas (désormais connu pour être le nouveau secrétaire général de l’Elysée, le poste clef d’une présidence, occupé par Guéant en 2007, par de Villepin lors du premier mandat de Chirac). C’est un proche d’Hollande auquel le poste ne devrait pas échapper car il a élaboré son programme notamment économique avec le jeune inspecteur des finances nommé SG adjoint de l’Elysée – Emmanuel Macron. Sapin a déjà occupé ce poste sous Pierre Bérégovoy, donc il connait, et en même temps, on renomme rarement un mec au même poste.  

Ministre du Budget et de la fiscalité : Jérôme Cahuzac, l’actuel président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, il connait donc son sujet. Il venait d’ailleurs de faire remarquer au précédent gouvernement qu’il serait impossible selon leur prévision de revenir à 3% de déficit en 2012, l’UE vient de lui donner raison et de montrer que le gouvernement précédent n’était pas hyper-réglo en matière budgétaire. Ca annonce aussi une période difficile en matière budgétaire, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle ; mais l’effort reposera sur les plus riches bien sûr. Cahuzac sera notamment en charge de la fameuse réforme fiscale annoncée par Hollande et du rapprochement entre la CSG et l’Impôt sur le revenu. Cet homme a du travail.

Ministre des Affaires étrangères : Pierre Moscovici, le transfuge DSK pourrait obtenir le quai d’Orsay, promis à Fabius, pour le remercier de son rapprochement dès l’affaire Diallo et du succès d’une campagne qu’il a dirigée. Il a été ministre des affaires européennes sous Jospin, donc connaît déjà un peu la question.

Ministre de l’Intérieur : Manuel Valls. Il en rêvait, sa campagne de flic de la communication lui a offert le poste. Maintenant tu as intérêt à faire tes preuves parce que tout le monde t’attend au tournant, notamment François Rebsamen qui s’est fait éjecter de ce poste qu’il convoitait. Sera en plus porte-parole du gouvernement.

Ministre de la Défense : Laurent Fabius, lolo s’est fait viré du quai d’Orsay alors se retrouve à la Défense, à l’expérience pourra piloter le retrait au pas de charge d’Afghanistan, et l’expliquer à Barack dans une semaine. Du coup, exit Jean-Yves le Drian, président de la Région Bretagne : en même temps il ne faisait pas rêver grand monde, ou alors c’est ce ministère tout court qui fait pas rêver grand monde.

Ministre de l’Education nationale et de la jeunesse : Vincent Peillon, le ministre qui sera au cœur de toutes les réformes Hollande, car la jeunesse est sa priorité. Coup de chance donc qu’il ait choisi le quinquagénaire le plus brillant du PS, un agrégé de philosophie, un modèle pour ceux qui voudraient se lancer en politique, lisez ses livres, buvez ses discours, accrochez des posters de lui dans vos chambres. Une école est à reconstruire en France, de la primaire au bac, et le seul discours hommage à Jules Ferry ne suffira pas, alors bon courage. Il recrute dans son cabinet ?

Ministre de l’Agriculture : Stéphane Le Foll, le seul mec qui a cru toute sa vie en François Hollande, qui a calqué sa vie politique sur celle de François Hollande, le seul vraiment intéressé par les questions agricoles au PS, et surtout parce qu'ils ont peur de filer le ministère à un écolo. La FNSEA plus forte que le bio.

Un commentaire de Patrick Juvet sur cette première liste : « Où sont les femmes ? »

Voir la partie 2 : celles pour qui ça devrait le faire
Voir la partie 3 : les incertitudes
Voir l'explication sur le choix du premier ministre

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